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Avenir du projet Nestlé-Chocolaterie, le maire va-t-il autoriser la démolition?


Sauf coup de théâtre, il ne fait presque aucun doute que le maire de Noisiel a l’intention de présenter à son conseil municipal une modification du PLU. Cela permettra au promoteur Linkcity de conclure la promesse de vente avec Nestlé et de lancer son chantier, non pas de préservation mais plutôt de démolition.

Certes le maire a le droit de changer d’avis, certes il peut considérer que plusieurs de ses exigences sont satisfaites. Mais ...


Hyper densification et bétonnage

Linkcity comme la mairie sont intarissables sur l’harmonisation du futur site. Il sera ouvert avec des vues imprenables, des pistes cyclables. Un discours construit pour esquiver le concret. Leur roublardise va même se nicher dans l’utilisation de "perspectivistes". Des illusionnistes qui vous bâtissent des immeubles en R+6 tout en tentant de vous faire croire que ce ne sont que des R+4. Pourtant dans une publication municipale d’octobre 2022, le maire rappelait que le R+6 n’avait pas son adhésion. Mais ...

Au final les nouveaux immeubles seront concentrés et très hauts, au regard de l'habitat immédiat existant. L'ensemble représentera +10% de logements supplémentaires à Noisiel sur ce seul site, c'est une densité inconsidérée et intolérable.

Cette densité aura des conséquences en matière de stationnement, de circulation, d’écologie, de préservation du patrimoine et d’équilibre dans la commune.

Interrogé sur ce point lors des réunions publiques, le maire botte en touche et montre un profond agacement. Mais ...


Le mirage de la cité du goût

En 2018-2019, Linkcity a su séduire - comme souvent les repreneurs/sauveteurs savent le faire - en vendant l'idée phare de la cité du goût, ses 1000 emplois et ses 350 000 visiteurs annuels. L'ensemble fut validé dans un communiqué de juillet 2019 par les mairies de Noisiel, Torcy, l'agglomération Paris Vallée de la Marne avec Nestlé et Linkcity.

5 ans plus tard, la "cité du goût", locomotive du projet, est absente. Aucun grand groupe hôtelier n’est intéressé par l’hôtel prévu dans la Cathédrale. Pas de repreneur pour la résidence universitaire, les écoles hôtelières ne se bousculent pas.

Lors de la réunion publique du 11 octobre, le maire avait pourtant convié Mr William Krief, promoteur immobilier et bâtisseur de la cité gastronomique de Dijon. Une perle rare !

Ce monsieur s’est révélé être ce qu’il est : un bonimenteur qui durant de très longues minutes nous a servi un plateau de bonnes intentions au final assez indigestes. Il a voulu vendre aux noisieliens le rêve dijonnais, pourtant fort contesté par la presse locale, notamment France 3 bourgogne, qui ne fut pas tendre 4 mois après l’ouverture .

Quant au représentant de la région IDF, je salue, une fois n’est pas coutume, son honnêteté, sa prudence. La région regarde avec attention et évoque un éventuel co-investissement dans une situation économique actuelle peu propice avec « des coûts de construction et taux d’intérêts effarants ». (sic)


Le danger de friche est-il réel ?

C'est le nouveau hochet du maire qu'il agite à chaque occasion. Ses adjoint-es, eux, se répandent sur le registre « après nous le chaos ».

Paradoxalement, il y a un fond de vérité : oui, le danger de friche existe, il est contenu dans le projet lui-même. A ce stade, une grande partie des bâtiments patrimoniaux sont sans repreneur. Comme le promoteur n'est intéressé que par une commercialisation rapide des logements autour de 6000 euros du m2, on peut craindre un manque d'empressement pour la partie "Patrimoine". Cette crainte est à rapprocher avec la prudence affichée par la Région. Au final, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise friche, une friche demeure une friche. Le maire se doit de clarifier sa position et se faire respecter sur ce point majeur pour la suite. Mais ...


Maitriser et préserver sa ville

Ce dossier révèle les vicissitudes de gestion pour une municipalité, quand celle-ci dépasse très largement sa propre capacité de financement. Ce n'est pourtant pas un cas d'école. Nombreuses sont les municipalités et les collectivités territoriales qui ont succombé aux sirènes des grands groupes. Le plus souvent, le réveil fut amer, les promesses non tenues et au final, les villes, les populations, les salariés, selon le cas, en ont fait les frais. Si l'on excepte l'aspect historique et sauvegarde du patrimoine, nous sommes dans une situation similaire. Un pays, un groupe industriel, un oligarque débarque, séduit, promet et cherche à obtenir des autorisations, des subventions, des exonérations pour, in fine, faire toujours plus de profits.

Le maire prend donc une grande responsabilité. 4 mois après son annonce tonitruante sur le bras de fer feutré qu'il engageait avec Linkcity et Nestlé, il abandonne le combat et laisse ses administrés dans le désarroi.

Des associations locales appellent les noiséliens à maintenir la pression. Le CHAR vous convie à participer à la remise des plus de 600 signatures vendredi 18 novembre 2022 à 18H45 juste avant le conseil municipal qui se tiendra en Mairie.

Pour la suite, nous pouvons individuellement interpeller chaque conseillère et conseiller municipal-e sur leur propre responsabilité dans le vote sur la modification du PLU proposé dans les semaines à venir. Personne ne doit se sentir contraint de voter "par discipline majoritaire" quand on sait que l'impact du projet sera important sur la vie quotidienne, et plus largement sur l'image de notre ville, même s'il ne se mesurera que dans plusieurs années.


Le bras de fer, toujours d'actualité

Si au final, le PLU était modifié, d'autres types de recours seront engagés par des associations ou des individus qui ne souhaitent pas laisser Linkcity et le maire de Noisiel, sacrifier un patrimoine historique, défigurer plus d'un siècle d'histoire.


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